Paule : Mercredi matin,
Maurice découvre qu’il y a la wifi dans le hall de l’hôtel et il achète
une carte pour 24 h, ce qui nous permet de mettre le courrier à jour et d’écrire
dans notre blog. Nous envoyons également un message à Benjamin à Ultramarina
car nous avons lu dans les journaux qu’il y a eu un coup d’état à Fidji où
nous devons aller en janvier. Les militaires ont pris le
pouvoir, mais on ne sait pas grand-chose. Un autre sujet d’inquiétude est
l’ouragan qui après avoir fait de gros dégâts aux Philippines et au Viêt-Nam
est attendu sur la côte est de la Malaisie où nous sommes actuellement, mais
pour l’instant il fait toujours beau, chaud et humide. Nous partons vers 10 h de l’hôtel
à la recherche de sculpteurs sur bois que nous ne trouvons pas et nous nous
promenons aux environs de Kota Bahru. Nous déjeunons dans un restaurant agréable
installé sur la rivière. Et l’après-midi, nous allons à la recherche de
villages de pécheurs et là, c’est épouvantable, nous traversons des
villages sordides, misérables, tristes qui ressemblent plus à des bidonvilles
qu’à autre chose. C’est assez démoralisant et nous revenons un peu accablés
à notre hôtel. |
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Maurice : J’ai bien dormi,
jusqu’à 6h, bien qu’endormi très tôt, avant 10h. Ayant fini mon polar,
j’ai entamé « une vie française » de Jean-Paul Dubois, que Paule
vient d’achever et dont elle m’a dit du bien. Je bois du café dans la salle
du petit-déjeuner déjà ouverte et m’installe avec l’ordi au salon du
rez-de-chaussée. Le temps paraît semblable à celui d’hier. Quand Paule se réveille, tard, à
9h30, le ciel est devenu tout noir et l’on se demande si ce n’est pas la
queue du typhon qui a ravagé hier le delta du Mékong. Mais non, le temps se
rassérène très vite et finalement le soleil domine tout le reste de la journée.
Journée passée à visiter les environs de Kota Bahru qui ne sont pas vraiment
joyeux, Nous commençons par la plage d’Irama, à Bachok, aménagée avec même
des lieux de prière. Ce sont toujours les mêmes kiosques et des gens attablés
sous des toits de fortune. On s’amuse à photographier des jeunes filles voilées,
dont une qui a en plus un casque de moto. Elles se laissent obligeamment
photographier, sauf une qui se cache derrière sa copine moins farouche. Le
journal du matin était plein de commentaires sur l’intention annoncée du
gouvernement de l’état du Kelantan de rendre plus strict le « dress
code », pour toutes les femmes, malaises ou non, musulmanes ou non ;
des gens approuvent et d’autres protestent, mais plutôt faiblement à mon
avis. J’ai le sentiment que les femmes vivent leurs derniers moments de
relative liberté, elles devront sans doute bientôt être toutes voilées et
perdront le droit d’aller à moto (on voit leurs chevilles quand elles sont à
moto !), peut-être celui de faire des études. |
Errant entre la mer, une rivière et Kota Bahru nous tombons sur un fantastique temple thaï dont l’enceinte est formée de la très longue queue verte et écaillée d’un dragon. A l’intérieur, où je pénètre sans que personne ne me dise rien, une profusion de statues extravagantes et un immense bouddha de pierre, debout. Le tout assez récent, des années 90. Et plus loin nous tombons sur un « écoresort », ainsi qu’il s’appelle lui-même, où nous déjeunons plutôt bien pour 10 MR, sur un ponton flottant sur la rivière. C’est mieux que les boui-bouis de ces derniers jours. Sabak visité au début de l’après
midi, abrité de la mer par une digue de pierre, est un immense village dédalesque
et misérable dans lequel on se perd. Il est très habité, des cabanes qui ont
vraiment l’air branlantes et sont fort sales abritent de nombreuses familles.
Il y a quand même pas mal de voitures. On va encore dans un troisième
village, Cahaya Bulan, également contre la mer à l’abri d’une digue, moins
misérable et plus avenant. Touristique, ce village abrite plusieurs magasins de
batik. Nous rentrons dans deux d’entre eux pour conclure que tout ce batik ne
nous plait pas, Paule essaie deux tuniques qui ne lui vont pas et moi deux
chemises qui seraient possibles mais ne m’emballent pas du tout. |
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Finalement, on rentre par le quartier des palais de Kota Bahru, moins désolant
que le reste ; on y voit la grande mosquée et le palais royal, inhabité,
d’après deux très jeunes policiers avec qui nous parlons assez longuement.
Un lettré à vélo se propose pour nous photographier devant le portrait d’un
rajah et de sa femme qui orne la place et nous le laissons faire. Je le
photographie avec Paule, il nous apprend qu’il parle six langues dont
l’arabe et l’hindi et nous fait écrire nos noms dans un cahier qu’il
extrait d’un fourre-tout. A l’hôtel, nous nous occupons un
peu de notre blog, y rajoutant un article sur le dress code et le roi. Ils vont
en changer, l’actuel s’en va et un nouveau le remplace. On ajoute aussi des
photos, et chargeons Picasa et Irfanview. Le froid quand nous remontons dans la
chambre est polaire, la clim que l’on avait arrêtée s’est remise en route
toute seule. Un factotum qui vient voir conclut qu’elle est cassée et nous
changeons de chambre. Nous mangeons fort bien dans le restaurant chinois du 6ème
étage à l’architecture grandiloquente qui a l’air soviétique. C’est la
première fois que nous mangeons de la soupe d’aileron de requin. La ruine :
140MR, près de 35€. |