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Mercredi 6 décembre 2006

Paule : Mercredi matin, Maurice découvre qu’il y a la wifi dans le hall de l’hôtel et il achète une carte pour 24 h, ce qui nous permet de mettre le courrier à jour et d’écrire dans notre blog. Nous envoyons également un message à Benjamin à Ultramarina car nous avons lu dans les journaux qu’il y a eu un coup d’état à Fidji où nous devons aller en janvier.

Les militaires ont pris le pouvoir, mais on ne sait pas grand-chose. Un autre sujet d’inquiétude est l’ouragan qui après avoir fait de gros dégâts aux Philippines et au Viêt-Nam est attendu sur la côte est de la Malaisie où nous sommes actuellement, mais pour l’instant il fait toujours beau, chaud et humide.  

Nous partons vers 10 h de l’hôtel à la recherche de sculpteurs sur bois que nous ne trouvons pas et nous nous promenons aux environs de Kota Bahru. Nous déjeunons dans un restaurant agréable installé sur la rivière. Et l’après-midi, nous allons à la recherche de villages de pécheurs et là, c’est épouvantable, nous traversons des villages sordides, misérables, tristes qui ressemblent plus à des bidonvilles qu’à autre chose. C’est assez démoralisant et nous revenons un peu accablés à notre hôtel.

Maurice : J’ai bien dormi, jusqu’à 6h, bien qu’endormi très tôt, avant 10h. Ayant fini mon polar, j’ai entamé « une vie française » de Jean-Paul Dubois, que Paule vient d’achever et dont elle m’a dit du bien. Je bois du café dans la salle du petit-déjeuner déjà ouverte et m’installe avec l’ordi au salon du rez-de-chaussée. Le temps paraît semblable à celui d’hier.

Quand Paule se réveille, tard, à 9h30, le ciel est devenu tout noir et l’on se demande si ce n’est pas la queue du typhon qui a ravagé hier le delta du Mékong. Mais non, le temps se rassérène très vite et finalement le soleil domine tout le reste de la journée. Journée passée à visiter les environs de Kota Bahru qui ne sont pas vraiment joyeux, Nous commençons par la plage d’Irama, à Bachok, aménagée avec même des lieux de prière. Ce sont toujours les mêmes kiosques et des gens attablés sous des toits de fortune. On s’amuse à photographier des jeunes filles voilées, dont une qui a en plus un casque de moto. Elles se laissent obligeamment photographier, sauf une qui se cache derrière sa copine moins farouche. Le journal du matin était plein de commentaires sur l’intention annoncée du gouvernement de l’état du Kelantan de rendre plus strict le « dress code », pour toutes les femmes, malaises ou non, musulmanes ou non ; des gens approuvent et d’autres protestent, mais plutôt faiblement à mon avis. J’ai le sentiment que les femmes vivent leurs derniers moments de relative liberté, elles devront sans doute bientôt être toutes voilées et perdront le droit d’aller à moto (on voit leurs chevilles quand elles sont à moto !), peut-être celui de faire des études.

Errant entre la mer, une rivière et Kota Bahru nous tombons sur un fantastique temple thaï dont l’enceinte est formée de la très longue queue verte et écaillée d’un  dragon. A l’intérieur, où je pénètre sans que personne ne me dise rien, une profusion de statues extravagantes et un immense bouddha de pierre, debout. Le tout assez récent, des années 90. Et plus loin nous tombons sur un « écoresort », ainsi qu’il s’appelle lui-même, où nous déjeunons plutôt bien pour 10 MR, sur un ponton flottant sur la rivière. C’est mieux que les boui-bouis de ces derniers jours.

Sabak visité au début de l’après midi, abrité de la mer par une digue de pierre, est un immense village dédalesque et misérable dans lequel on se perd. Il est très habité, des cabanes qui ont vraiment l’air branlantes et sont fort sales abritent de nombreuses familles. Il y a quand même pas mal de voitures.

On va encore dans un troisième village, Cahaya Bulan, également contre la mer à l’abri d’une digue, moins misérable et plus avenant. Touristique, ce village abrite plusieurs magasins de batik. Nous rentrons dans deux d’entre eux pour conclure que tout ce batik ne nous plait pas, Paule essaie deux tuniques qui ne lui vont pas et moi deux chemises qui seraient possibles mais ne m’emballent pas du tout.

Finalement, on rentre par le quartier des palais de Kota Bahru, moins désolant que le reste ; on y voit la grande mosquée et le palais royal, inhabité, d’après deux très jeunes policiers avec qui nous parlons assez longuement. Un lettré à vélo se propose pour nous photographier devant le portrait d’un rajah et de sa femme qui orne la place et nous le laissons faire. Je le photographie avec Paule, il nous apprend qu’il parle six langues dont l’arabe et l’hindi et nous fait écrire nos noms dans un cahier qu’il extrait d’un fourre-tout.

A l’hôtel, nous nous occupons un peu de notre blog, y rajoutant un article sur le dress code et le roi. Ils vont en changer, l’actuel s’en va et un nouveau le remplace. On ajoute aussi des photos, et chargeons Picasa et Irfanview. Le froid quand nous remontons dans la chambre est polaire, la clim que l’on avait arrêtée s’est remise en route toute seule. Un factotum qui vient voir conclut qu’elle est cassée et nous changeons de chambre. Nous mangeons fort bien dans le restaurant chinois du 6ème étage à l’architecture grandiloquente qui a l’air soviétique. C’est la première fois que nous mangeons de la soupe d’aileron de requin. La ruine : 140MR, près de 35€. Un hollandais et sa femme viennent bavarder avec nous vers la fin du repas, ils sont là parce qu’ils ont une fille à Singapour et ils qualifient la Malaisie de « paradis », bien qu’ils concèdent que la collecte des ordures ménagères n’est pas au point.

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