Jour d'avant Sommaire Retour à île de Pâques Jour d'après

De jeudi à dimanche

Jeudi matin, il pleut assez fort et nous partons à pied voir l’agent de voyage qui nous dit que les excursions commenceront l’après-midi. De jeudi après-midi à dimanche matin nous visitons de fond en comble cette île. Le temps ne nous favorisera pas beaucoup mais nous sommes des touristes appliqués. J’essaye d’écouter les explications de notre guide Kristina mais je ne comprends rien à ses  histoires où il y a un mélange de « sorcellerie », d’histoires invraisemblables et de légendes. A vrai dire, il semble que personne ne sache grand-chose sur le passé de cette île. Il n’y a pas de documents écrits anciens, seul un prêtre a recueilli des témoignages oraux de la population et évidemment on ne sait pas ce qui est vrai. Les archéologues sont réduits à émettre des hypothèses.

 

Nous visitons tous les sites de l’île et il faut reconnaître que c’est stupéfiant. On est comme « assommé » par tout ce que l’on voit. L’île entièrement volcanique est très noire et il y a très peu de végétation en dehors de Hanga Roa, très peu de cultures. La côte est très inhospitalière et peu accessible, en dehors d’une plage qui n’est pas  mal et dont ils sont très fiers. Les « moai », ces grandes statues, sont assez saisissants et sont loin d’être tous restaurés. Il y en a beaucoup, peu ont gardé leurs chapeaux et la plupart du temps ils tournent le dos à l’océan et il y en a de très  modernes qui jouent manifestement un rôle protecteur.

La plupart du temps, ils sont alignés sur des plateformes appelées « ahu » et il y a également des pierres déposées en grand cercle ou encore en mur pour abriter les volailles. On voit quelques vaches mais surtout beaucoup de chevaux, pas le moindre mouton.

Toute la population de l’île est regroupée à Hanga Roa et en dehors (où c’est en fait complètement inhabitable), il n’y a rien. La population est en majorité polynésienne et la chance (comme la messe de Pâques en Finlande chez les lapons) nous conduit à l’église dimanche matin (ou plutôt la pluie !!!) où il y a la communion.

Nous y restons pendant une demi-heure. Il y a une soixantaine de filles et garçons, la plupart habillés en blanc, mais certains garçons avec des chemises polynésiennes de couleurs très vives. Nous sommes assez satisfaits de voir cela. Nous sommes satisfaits des 4 jours passés dans cette île, loin de tout. Nous avons vu des choses uniques, mais c’est quand même rude d’y vivre pour un touriste. 

Samedi nous avons été obligés de changer d’hôtel pour la dernière nuit, ce n’était plus possible de rester à las Cabanas où nous étions.

M sur l’île de Pâques

Arrivée nocturne à l’île de Pâques. On nous met un collier de fleurs autour du cou et on nous entasse dans un van. Nous sommes quelques uns à arriver en même temps dans les cabanes Vai Moana. P parle avec une jeune femme au guichet. J’allume un cigarillo, en plein air. Un escogriffe, polynésien si j’en juge sur son physique, sans me dire bonjour, m’apostrophe pour me dire qu’on ne fume pas dans les chambres. Je lui rétorque que je ne lui ai rien demandé. Après il insiste, je voulais vous donner une chambre supérieure mais avec votre attitude vous n’aurez droit qu’à la standard. Et de prendre l’air outragé comme si je l’avais agressé moi. Ici, on se calme, me dit-il.

Notre cabane assez minimale mais vivable. Le terrain est assez beau mais tout est très humide. Jeudi matin, il pleut. Constatant que contrairement à notre carnet de voyage le tour opérator nous dit nous promener que l’après-midi nous décidons d’aller le voir. On passe au syndicat d’initiative où 2 dames sont aimables et l’une nous emmène voir le tour opérator, un nommé Julio, parlant français. On s’arrange avec lui, nous aurons nos 3j ½ de promenade prévus, ½ journée aujourd’hui et les 3 jours suivants pleins. On revient à pied en faisant les boutiques d’artisanat de la grande rue de Hanga Roa (toujours sous la pluie). On commence à remarquer que leur artisanat n’est pas mal du tout. Déjeuner minimal dans notre cabanas, le soleil apparaît pendant 2 heures à peu près. Mais c’est sous la pluie que l’on part, dans un van bien plein, qui est venu nous chercher avec ½ h de retard. 

Vers le volcan qui est à côté de Hanga Roa, on visite d’abord des maisons de schistes, très basses, on ne peut s’y tenir debout et les portes font à peine 1 m de haut, elles n’ont pas de fenêtres. C’est le lieu d’une cérémonie annuelle où est «élu» d’une certaines façon un homme, celui qui le premier rapporte un oeuf de sterne à aller chercher dans l’un des deux îlots qui sont à quelques encablures de la côte. Sous la pluie, avec cette pierre très noire, l’absence totale de végétation, tout ça fait  assez sinistre. Puis on arrive sur le rebord du cratère du volcan. Surpris, la vue est saisissante, le cratère a son fond, rigoureusement circulaire, occupé par des étangs d’eau douce. Il était jadis très cultivé. Le bord du cratère s’affaisse, du côté de la mer et la vue est là vraiment splendide, le fond du cratère d’un côté, l’océan de l’autre, on contemple cela d’une corniche rocheuse, de pierre toujours très noire, à certains endroits couverts de pétroglyphes.  

On visite un autre site archéologique pas très spectaculaire, un ahu (plateforme) très bien construit en très gros blocs noirs sans moai (grande statue). Notre guide touristique, polynésienne, assez éduquée et plutôt jolie, raconte des tas de choses que je n’écoute que d’une oreille et que P, plus attentive, dit ne pas comprendre. Dîner très tôt et très léger. On a encore des mots avec le patron qui fait comme si je l’avais outragé ! 

Vendredi 19 : C’est notre 38ème anniversaire de mariage. Le temps s’est nettement amélioré, pas de pluie, nuages et soleil alternent. Et c’est aujourd’hui que nous découvrons enfin les ahus avec les rangées de moai,  très monumentaux, impressionnants. On visite d’abord la montagne aux moais là où ils sont taillés dans le tuf (avec comme seuls outils des haches  de basalte, plus dur que le tuf, les indigènes ne connaissaient pas le métal). On voit des moai à divers stades de finition et le flanc du volcan en est tout parsemé. Je monte jusqu’au cratère dont le fond est occupé par un petit lac, rien d’aussi spectaculaire que celui de la veille. Et puis, c’est au bord de l’eau notre premier grand ahu avec une dizaine de moai tournant le dos à la mer. En fait, il y a 3 plateformes superposées et emboîtées et c’est sur la 3ème, la plus élevée, la plus intérieure, la mieux construite que se dressent les moai. L’ensemble a de la grandeur, de la noblesse, et nous ressentons une véritable émotion. L’autre grand ahu domine la plage, la seule plage de l’île, avec sable blanc et cocotiers. Il est plus petit avec 6 moai mais fort beau aussi.  En fait, aujourd’hui, Paule dormant encore, j’en ai vu un 3ème, à à  peine un km de nos cabanas, au bord de la mer. Nous achetons 25 $ US  pendant cette excursion un morceau de bois sculpté qui nous plait beaucoup. 

Rentrés vers 16h, nous nous reposons une heure puis repartons à pied vers le marché artisanal où nous voyons de la vraiment  bonne sculpture en bois, des hommes lézards, des hommes oiseaux et nous sommes tentés d’en acheter. 

Dans l’église, assez gaie, simple halle de béton, avec quelques graffitis dans le ciment de la façade, l’étonnant c’est la très grande beauté d’une ½ douzaine de statues de saints et de la vierge, en bois, manifestement oeuvres de sculpteurs polynésiens (ils doivent avoir encore le sens du sacré !). Envoi d’un message aux enfants et nous allons dîner dans un restaurant presque bon (« cevice et tabla de carme por dos »).

Nous avons acheté au pied du volcan où l’on taille les moai une belle pièce de bois sculpté, pour la somme de 25 $ US. Une extrémité du morceau de bois d’environ 70 cm est biface comme celles des massues, il y a au milieu une excroissance en  forme de tête d’oiseau et par ci par là diverses incisions dessinant des têtes humaines ou des lézards, en utilisant aussi les noeuds du bois. Quand j’écris, samedi, nous avons décidé de nous en tenir là en matière de sculpture à ramener, pensant qu’on va en trouver encore beaucoup à Tahiti, en NZ ou en Australie et celle que nous avons nous plait beaucoup. Paule achète ce samedi 2 colliers d’hématite pour 6000 pesos, pas même 10 €.

L’intérieur de l’île est complètement vide, le caillou très noir affleure partout, il y a juste un peu d’élevage, bovins et chevaux, et très peu de végétation en dehors de  l’herbe et de nombreux chardons. Ce n’est qu’en revenant de la plage, pas très loin d’Hanga Roa qu’on trouve une forêt, apparemment d’eucalyptus, et quelques cultures, légumes et ananas. Ils ont une technique particulière pour faire pousser les plants fragiles, en particulier les palmiers, ils les entourent d’un muret de pierre d’environ 80 ou 100 cm de haut, de forme circulaire et de diamètre variable intérieurement entre 1 et 3 m, pas plus. Le paysage est très volcanique, s’il n’y avait pas la mer, on se croirait sur la planèze ou dans le Velay. En presque plus austère !! 

Samedi matin, on va, toujours avec les mêmes gens, et notre guide touristique, au musée, petit et intéressant, et tout à côté, voir 3 ahus qui sont à moins d’un km à vol d’oiseau de nos cabanas et que j’étais allé voir, Paule dormant, vendredi matin. Ils sont fort beaux, très proches les uns des autres, 2 portant un seul moai et un en portant 5. Ils sont au bord de l’océan et entre eux est construit comme un petit port. Là, le soleil brille et P fait des photos argentiques. Moi, j’en suis à 240 photos numériques donc samedi 20 à 14h depuis notre arrivée sur l’île.

Le samedi après-midi, Kristina arrive en retard, one ne fait qu’aller voir à l’intérieur des terres le seul ahu orné de moai regardant la mer (qui est peut être à 2 km) un volcan égueulé qui a servi de carrière pour les chapeaux (pokaos) de moai qui sont faits d’une espèce de pouzzolame compactifiée puis une crevasse dans la couche de lave dans laquelle poussent une dizaine de bananiers. Ces crevasses dans la récente couche de lave (~ 3000 ans) sont les seuls endroits où l’on peut cultiver quelque chose. Le reste est plus aride et plus incultivable que tout ce qu’on a vu jusque là..

   
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