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Vendredi 19 janvier à Fidji

A Fidji, un autobus de 60 places avec une remorque pour les bagages nous attend. Le resort se trouve à 80 km de là sur la côte sud de l’île principale de Fidji et nous y arrivons assez tard, il est plus de 22h30 quand nous arrivons dans notre chambre. Aujourd’hui, nous n’avons pas fait grand-chose, j’ai fait de la lessive (il faut bien, de temps en temps) et nous avons passé du temps au bord de la piscine qui est de belle taille et à la plage.

Lundi 22 janvier à Fidji

Samedi, nous avons loué une voiture pour aller à Suva, la capitale de l’île. Il n’y a qu’une route à Fidji qui longe la mer. Suva est à environ 120 km de notre resort.

La route n’est pas en très bon état, certes elle est goudronnée mais il y a plein de ralentisseurs dans tous les villages, plus des barrages militaires à cause du coup d’Etat qu’il y a eu début décembre. Nous ne nous arrêtons pas à l’aller car on veut arriver à Suva pour visiter le musée avant sa fermeture. Nous mettons 2h 30 pour faire ces 120 km. Le musée n’est pas très grand. Il y a de jolies pirogues anciennes mais à part çà, très peu de choses.

L’objet le plus traditionnel est une fourchette de cannibale et on en voit partout. Elles sont en bois assez sombre et solides et ont quatre dents disposées au sommet d’un carré. Le manche est en général sculpté. Nous nous promenons un peu dans la ville en sortant du musée et il y a peu de constructions qui méritent d’être regardées. Tous les magasins ferment à 13 h car c’est samedi.

 

Au retour nous nous arrêtons dans un village qui nous avions repéré à l’aller. Nous visitons le village avec un homme assez jeune (28 ans peut-être). Le village a gardé ses cases traditionnelles couvertes de palmes séchées, alors que tous les autres villages que nous avons traversés sont constitués de maisons en parpaing et tôle ondulée.

Il y a un peu d’agriculture autour du village, taros, bananiers, papayers.

En face du village, se trouve une grande prison et le Fidjien qui nous fait visiter prétend que les membres de l’ancien gouvernement renversé sont dans cette prison alors que les journaux que nous avons lus disaient qu’ils avaient été laissés en liberté et seulement empêchés d’exercer leur fonction. Nous sommes persuadés d’avoir vu là un des rares villages un peu authentiques de l’île.

Dimanche, nous restons dans le resort, M se bat le matin pour arriver à faire marcher la connexion internet et réussit à obtenir une connexion médiocre au bout de 2 heures. L’après-midi, nous passons du temps au bord de la piscine. Le resort n’est pas mal, situé sur un assez grand et beau terrain fleuri. Il est en bordure de mer mais la plage est moins agréable que la piscine qui, elle, est vraiment très grande et assez jolie.

 

Il y a beaucoup de personnel mais ils n’ont pas le charme des gens de Papouasie ou de Vanuatu. On a l’impression qu’ils se forcent à être aimables. Leur gentillesse n’est pas du tout spontanée mais un peu calculée et inefficace. Les clients sont tous des Australiens ou Néo-Zélandais et nous sommes manifestement les seuls à venir d’Europe.

Lundi encore, nous ne faisons pas grand-chose et nous passons du temps au bord de la piscine. Finalement, on n’a pas fait grand-chose à Fidji et on est persuadé qu’il n’y a pas grand-chose à faire. On n’a pas vu non plus d’artisanat qui nous ait tenté, les fourchettes à cannibale étaient la seule chose originale, tout le reste n’est pas très soigné (sculpture ou bijoux).

Maurice : Déception à Fidji 

La première journée, vendredi, s’est passée à ne rien faire, nous avions besoin de ne rien faire après les journées vraiment denses passées au Vanuatu. Il faisait beau, nous sommes restés au bord de la piscine. Hier encore il faisait assez beau, mais ce matin, tout est noyé d’eau, de notre balcon je vois à peine la mer à 200 mètres, grisâtre. Et je me demande ce que nous allons bien pouvoir faire aujourd’hui et demain.

Car il n’y a rien à voir à Fidji. Hier nous avons loué une voiture et sommes allés à Suva, à 120 km par la route goudronnée qui fait le tour de l’île. Goudronnée mais jamais vraiment bonne, hérissée de ralentisseurs dans la traversée des villages, nombreux mais dont un seul donne envie de s’arrêter, ce que nous faisons au retour. Car partis tard, je crains que nous n’ayons pas le temps d’arriver avant la fermeture du musée. Il y a aussi des check points militaires et je me fais arrêter pour excès de vitesse, roulant à 90 Km/h quand la vitesse est limitée partout à 80. De fait le musée reste ouvert jusqu’à 16h, et il ne faut pas longtemps pour le visiter car il est bien pauvre ; il y a une belle pirogue à deux coques, pirogue de haute mer, datant de 1910. Ces pirogues étaient une spécialité fidjienne. En tout et pour tout, deux têtes sculptées, qui ornaient une porte. Des armes, massues, casse-têtes et autres, des plats en bois, plats qui sont la seule chose qu’ils fassent encore bien aujourd’hui.

On apprend très peu de choses sur le mode de vie des anciens Fidjiens, rien sur leur habitat, leur agriculture, leurs mœurs, leurs coutumes. Ils étaient cannibales et pour manger leurs victimes ils fabriquaient des fourchettes spéciales à quatre dents. Un numéro récent de la revue du musée est consacré à la découpe des corps des victimes, savante étude faite à partir d’un dépôt d’os humains. Mais rien n’est dit sur la fréquence de leur cannibalisme, sur qui ils mangeaient et pourquoi !

Une section consacrée aux Indiens « importés » par les Anglais, à partir de 1874, date à laquelle Fidji est devenue colonie britannique, est encore plus décevante, là on n’apprend plus rien du tout, sauf que ce trafic, ressemblant quand même beaucoup à de la traite d’esclaves (sauf qu’ils n’étaient pas noirs, ce n’étaient que des Indiens de basses castes !) n’a pris fin réellement qu’en 1917 (NB : nos bons amis britanniques s’enorgueillissent d’avoir été les premiers à avoir mis fin à l’esclavage !)

Nous mangeons chez un Chinois, dans l’une des rares maisons coloniales de Suva, dont l’urbanisme est vraiment désordonné. Tous les magasins sont fermés le samedi après-midi mais pas le marché des artisans, installé au rez de chaussée d’un superbe parking de béton, s’élevant sur le front de mer en plein centre. Une espèce de « souk », où les sculptures, bien polies et lustrées ne valent pas un clou. Ne présentent un certain intérêt que les plats en bois, en très beau bois, très lourd, et les tapas imprimés.

Au retour nous visitons le village aperçu à l’aller, une vingtaine de maisons traditionnelles construites sur une forte pente, abritant quatre-vingts personnes, d’après le jeune homme, rencontré à l’entrée qui nous fait visiter.

Ce village est beau, mais nous nous persuadons que c’est un des très rares qui subsistent dans l’île. Nous déclinons l’offre qui nous est faite de partager le « kava » avec les quelques citoyens mâles déjà rassemblés à ne rien faire, sur l’espèce de terrasse qui leur sert de lieu de réunion et de discussion. Le beau pont de bois couvert donnant accès au village est un cadeau récent des Chinois. Du haut du village, on voit une grande prison, dans laquelle se trouve, d’après notre guide, tout le gouvernement renversé en décembre par le coup d’Etat (ce n’est pas ce que j’avais compris à la lecture des journaux). Le retour est aussi lent et pénible que l’aller.

Les Fidjiens ont tendance à être plus grands et gros que les Papous et Vanuatuans. Ils jouent tous au rugby, garçons et filles. C’est plus qu’un sport national, c’est une passion collective. Ils sont aimables, même un peu trop, les sourires et la réserve des Vanuatuans deviennent des gros rires et de la familiarité. Les hommes en jupe, nombreux, ont fière allure.

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