Paule : On enregistre très rapidement à Singapour pour le vol vers Brisbane et très confortablement puisqu’on nous fait asseoir face au comptoir réservé à la classe affaires. Par contre l’embarquement est un peu plus laborieux et nous partons de Singapour avec ½ heure de retard à 21h30. Nous dormons assez bien dans l’avion mais pas tout à fait assez. Escale à Brisbane puis vol de Brisbane à Cairns. Et là, c’est vraiment magnifique car nous survolons la grande barrière de corail tout du long et il fait suffisamment beau pour qu’on puisse jouir du paysage qui est vraiment superbe. |
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Nous franchissons très rapidement les postes d’immigration et de douane car l’aéroport de Cairns n’est pas surpeuplé. Nous sommes attendus à l’aéroport et conduits au Kewarra Beach resort à environ 25 km de Cairns. Le resort est enfoui dans la végétation qui est luxuriante et équatoriale. La construction des bungalows est dans le style australien avec toit en tôle ondulée et construction très sommaire. |
Il y a par contre deux jolies piscines dont une « rock pool » sympa mais l’eau est froide car c’est de l’eau courante. La plage qu’on ne voit que quand on est dessus est assez vaste mais infestée de méduses si bien qu’on ne peut se baigner que dans des enclos soigneusement grillagés ce qui n’est pas très agréable. On déjeune dans notre Lodge et pendant que M fait la sieste, je m’installe autour du « rock pool ». En fin d’après midi nous organisons notre séjour. On loue une voiture pour mardi et on réserve une excursion sur la barrière de corail pour mercredi. |
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Maurice : Une journée interminable Elle a commencé hier matin à Malacca par un temps qui avait l’air bien maussade quand nous nous sommes réveillés et avons jeté un œil par notre fenêtre du 22ème étage : ciel gris, mer encore plus grise. Coup de téléphone, pendant que Paule déjeunait, de notre cher agent de voyage, mielleux, onctueux au possible, se confondant toujours en excuses, impossible de l’arrêter. Au moins me dit-il tout est bien arrangé pour votre transfert de Johor Bahru à l’aéroport de Singapour. A peine sommes-nous sur la route que la pluie se met à tomber, pas une averse, une vraie pluie tropicale, un mur d’eau qui fait qu’on n’y voit presque plus rien, et évidemment nous ralentit considérablement. Elle dure vingt minutes, ça se calme un peu, puis ça reprend avec une vigueur accrue. Nous nous arrêtons pour déjeuner sobrement, d’une soupe vaguement chinoise à 4 MR (moins d’un euro) et nous nous faisons tremper pour regagner notre auto garée à moins de 50 mètres après avoir attendu dix minutes une petite accalmie. De fait il n’y a plus d’accalmie jusqu’à Johor Bahru où nous parvenons sans trop de mal à retrouver le parking sur lequel s’arrêtent les taxis de Singapour, malgré les embouteillages monstres provoqués justement par la pluie. Là, si nous trouvons bien le loueur de voiture, il n’y a personne pour nous emmener à l’aéroport de Singapour, d’autres gens attendent des taxis venus de Singapour et que la pluie empêche d’arriver, les taxis malais eux ne peuvent pas passer la frontière. Et notre agent de voyage a bien envoyé un fax pour demander notre transfert mais à peine une heure avant notre arrivée (et donc quatre heures au moins après m’avoir affirmé que tout était arrangé!) Merveilleux spectacle que ce parking noyé de pluie, que nous contemplons en spéculant sur le temps que va mettre notre taxi à venir ! L’arrivée, enfin, au bout d’une heure, d’un taxi conduit par un vieux chinois presque stylé, qui n’a en tout cas ni l’aspect d’un bandit de grand chemin ni celui d’un triste larbin, et qui parait comprendre ce qu’on lui dit, nous fait retrouver un peu le moral avec l’espoir d’un retour à la civilisation. C’est bien l’impression que l’on ressent à l’aéroport de Singapour, après deux semaines en Malaisie, celle d’un retour au monde normal qui est le notre. Après c’est une longue attente dans l’aéroport, plus supportable si l’on est dans un « lounge » de classe affaires (curieusement, quand même, la wifi n’y marche pas, alors qu’à en juger par les boutiques de l’aéroport les nouvelles technologies sont très prisées par les Singapouriens), puis 7h30 de vol où nous dormons peu, l’arrivée à l’aéroport de Brisbane et encore deux heures et demie d’attente. Au moins fait-il beau à Brisbane. Et nous sommes presque surpris de nous retrouver tout entourés de blancs. |
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Les deux heures de vol de Brisbane à Cairns, elles, passent très vite, car on suit la côte du Pacifique et la grande barrière de corail, et au bout de peu de temps apparaissent les petites îles entourées de coraux, on voit d’ailleurs aussi les bancs de coraux sous marins qui sont immergés sous seulement un ou deux mètres d’eau et font de grandes taches vertes. Nous nous souvenons avoir visité une partie de la barrière à la Noël, il doit y avoir douze ans, en hélicoptère et en bateau à fond de verre, et nous étions aussi allés marcher sur des coraux affleurant presque. A midi, heure locale, nous arrivons à Cairns et un van du Kewarra Beach resort nous attend. Le trajet de 12 km ne prend que vint minutes, le long du James Cook Highway, d’où l’on ne voit pas l’océan sauf au tout dernier moment de l’arrivée au resort. |
Bungalow confortable mais moins beau que ceux que nous avons
occupés tant à l’Ariany resort de Merang qu’à celui de Pangkor : là nous sommes
complètement enfoncés dans une végétation foisonnante mais qui, d’une certaine
façon n’a pas l’air vraie.
On a plutôt l’impression d’être dans une serre cultivée par un jardinier fou, impression renforcée par les deux piscines paysagères avec cascades et le lagon entouré de bambous, et, nous dit notre hôte en nous menant à notre chambre, plein de poissons. Ca n’a que peu à voir avec la végétation à la fois majestueuse et inquiétante du parc de Taman Negara, avec ses très grands arbres feuillus et l’inextricable réseau de lianes qui s’accrochaient à eux. |
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L’après-midi passé à nous reposer et à faire des projets pour
les deux jours à venir : location d’une auto pour aller demain dans la forêt et
promenade en bateau sur la barrière de corail mercredi. Hélas, nous sommes à
l’époque des méduses urticantes : on a le choix entre se baigner dans les petits
enclos grillagés que l’on trouve de loin en loin sur les plages ou se baigner
tout habillé d’une combinaison idoine.
Ce soir, ces lignes sont écrites lundi 18 décembre avant le dîner, nous sommes un peu fatigués. Mais aussi un peu exaltés : c’est lors de ces très longues journées de voyage, commencées quelque part et terminées 36 heures plus tard et 7 ou 8000 km plus loin que l’on ressent le mieux la dimension du monde et la diversité des civilisations. |