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Mardi 19 décembre 2006

Paule : Nous partons en voiture mardi matin en direction du nord d’abord le long de l’océan. Nous nous arrêtons tout d’abord à Palm Cove qui est une station avec pas mal d’hôtels. Mais tout cela est très loin d’être plein. L’océan est assez agité et il y a bon vent. Puis nous nous enfonçons dans le bush.

On s’arrête à un pseudo centre d’aborigènes où tout l’artisanat nous paraît bien industriel. Nous empruntons ensuite une route assez tortueuse qui franchit la chaine côtière de montagnes (le loueur nous avait presque déconseillé de la prendre, il faut dire qu’il y a assez peu de relief en général en Australie).

On est encore dans la « Rain Forest », mais qui est tout de même moins dense qu’en Malaisie et au bout de 30 km environ nous arrivons dans une charmante agglomération, Kuranda, et là, nous tombons sur une galerie très bien achalandée tenue par une australienne. Nous y rencontrons le peintre (on ne sait pas quels sont ses liens avec cette dame), superbe aborigène, Bangoor et nous aimons ce qu’il expose. Nous achetons deux toiles de cet artiste pour 190 dollars australiens soit environ 100 euros les deux. Le peintre n’est plus tout jeune, peut-être 60 ans, avec une superbe tête et de beaux cheveux blancs. Nous sommes assez contents de cette acquisition.

Nous déjeunons à Kuranda, il y a beaucoup de touristes japonais. Puis nous reprenons la route pour aller jusqu’à Marreba. Nous nous arrêtons en chemin dans une ferme de café. Nous faisons l’achat d’un kilo de café en grains que nous envoyons à Cathy par avion. L’endroit est charmant, assez bucolique. Nous dégustons une glace au café à l’ombre d’un grand arbre et près de pieds de café.

Marreba s’avère être une petite ville du bush comme on en a déjà vu pas mal il y a deux ans. Une grande rue centrale avec beaucoup de boutiques. Je m’achète deux panta-courts et engage la conversation avec la vendeuse qui est d’origine italienne. Elle m’explique qu’il y a eu une très forte immigration italienne dans cette région au moment où on y cultivait du tabac. Cette activité a maintenant cessé et ils se sont reconvertis dans la culture de la canne à sucre et du café. (La route venant de l’aéroport vers notre Lodge, la J. Cook Highway est en effet bordée de champs de canne à sucre qui pour l’instant font à peine 1 m de haut).

L’autre grande surprise à Marreba est qu’il y a beaucoup d’aborigènes dans la rue et ils ont l’air en bonne santé, bien nourris et heureux de vivre. Ce n’est pas comme les épaves que nous avions vues dans le Red Center il y a deux ans. Il y en a de tous âges, des ados, des familles, des enfants, tous très souriants et nous disant bonjour.

Puis nous reprenons la même route pour revenir et nous faisons un arrêt au Novotel de Palm Cove en y espérant trouver la wifi, mais il n’en est rien. Le soir nous profitons de la voiture de location pour aller diner à Trinity Beach dans un restaurant italien : l’Unico.

Maurice : La journée commence par des coups de téléphone passés pour pas cher à Cathy, Dom et les Vallet entre 6h et 7h.

Aujourd’hui, nous avons essentiellement retrouvé des impressions et sensations anciennes de nos voyages précédents. En faisant peu de kilomètres, nous sommes seulement allés à Kuranda et à Mareeba et nous sommes revenus par la même route. Faire un tour soit par Port Douglas au Nord, soit par Atherton au Sud aurait été trop long. Nous allons d’abord à Palm Cove à 5km chercher un grand hôtel qui aurait la wifi, et au Novotel ils me disent l’avoir et que je pourrai l’utiliser, ce que nous décidons de faire plus tard en revenant.

Autre arrêt au centre culturel des aborigènes Tjapukai, très décevant, nous renonçons à le visiter car ils demandent 30 A$ par personne, et nous craignons fort qu’il n’y ait pas grand-chose à y voir : les œuvres d’art aborigènes dont la boutique est pleine sont très « industrielles », sans originalité ni charme. La route de Kuranda est tortueuse, on monte sur le plateau dominant Cairns que l’on voyait très bien en arrivant en avion. Kuranda est très touristique, se composant essentiellement de marchés en tôle ondulée sous lesquels des gens vendent tout et n’importe quoi. Il se trouve que nous nous garons juste en face de l’échoppe d’un peintre aborigène nommé Boongar : il a une belle tête, il a l’air très doux, un peu paumé et il commence à nous expliquer le symbolisme de plusieurs de ses peintures, non encadrées, qui sont là sur de tables, avec leur prix indiqué.

Ses peintures nous plaisent et nous tombons très vite d’accord P et moi sur deux d’entre elles, à 100 A$ chacune.

Il semble sûr que c’est bien lui qui les fait et que l’argent que nous déboursons ira dans sa poche et non dans celle d’intermédiaires divers. Je photographie P avec Boongar et une des deux toiles que nous achetons.

Dans la boutique il y a une dame blanche et pas toute jeune qui veille au grain, et s’occupe de la finance. Un peu l’air d’une missionnaire protestante qui serait venue pour sauver des âmes aborigènes, on ne sait pas trop quels sont ses rapports avec Boongar, mais elle nous parle du fils, qui peint aussi ; elle nous demande en particulier de verser une partie des 190 A$ en liquide, car le fils va partir en vacances et a besoin d’argent. Avant de quitter la boutique, je peux encore prendre une photo de notre peintre qui souffle joyeusement dans un de ces instruments à vent, les didgeridoos, grands morceaux de bois creusés et hâtivement décorés, dont des centaines sont à vendre sous un seul des marchés de Kuranda. Nous ne déjeunons pas trop mal au café de Kuranda.

Arrêt à 20 km à la Tichum Creek Farm, plantation de café. Des caféiers, nous n’en voyons que deux ornant la terrasse de la boutique, où le planteur, assez sympa, vend son café. Nous lui demandons d’en envoyer par avion un kilo, en grains, aux dames Colette et Catherine Moulinier à Beynac. Nous prenons deux espèces de cafés liégeois que nous buvons avec plaisir dans le cadre bucolique et apaisant de la ferme.

La forêt, bien qu’elle soit toujours qualifiée de « rain forest » s’est beaucoup éclaircie, ça n’a plus rien à voir ni avec la forêt malaise, ni avec le fouillis qui entoure notre bungalow au Kewarra Beach resort et elle est pleine de curieux monticules de terre d’environ un mètre de haut dont nous apprendrons au musée de Mareeba que ce sont des termitières. Il y aussi d’autres plantations de café et de fruits, en particulier des vergers de manguiers.

Mareeba est une petite ville de 18000 habitants dont nous parcourons la grande avenue centrale. Elle ressemble à Clermont, cette ville où nous étions allés passer la nuit de Noël, il y a douze ans, les maisons y sont pour la plupart de simples boites de ciment recouvertes de tôle ondulée. Paule y achète deux pantacourts et un chemisier à une vendeuse d’origine sicilienne qui nous dit qu’il y a une forte communauté italienne ici, gens qui sont venus travailler dans les plantations de tabac, au début du 20ème siècle et, le tabac ayant disparu, se sont mis au café.

Une chose qui nous plaît est que l’on voit dans cette petite ville de nombreux aborigènes, de tous âges, hommes, femmes, ados, enfants, habillés comme tout le monde, visiblement en bonne santé et bien nourris. Rien à voir avec l’affligeant spectacle d’épaves humaines qu’offraient, il y a deux ans, les aborigènes aperçus dans les rues d’Alice Springs : nous nous demandons si la situation des aborigènes est entrain de changer en Australie ou si c’est seulement dans la Queensland que leur situation est meilleure qu’ailleurs.

Avant de quitter Mareeba, nous allons visiter le musée, ce qu’ils appellent « héritage muséum » (musée du patrimoine) : sous un grand toit de tôle ondulée des débris divers de la vie passée, disposés un peu n’importe comment, un vieux camion et un wagon de chemin de fer dans la cour. Sympathique mais les objets sont vraiment trop disparates et trop mal entretenus.

Au retour de cette promenade une déception : impossible de faire marcher la wifi au Novotel de Palm Cove, j’espérais bien pourtant que je pourrais mettre deux nouveaux articles dans notre blog. Nous dînons très agréablement a l’ « Unico », à Trinity Beach, où semblent s’être donné rendez-vous tous les touristes des environs ; il est plein alors que les rues de Trinity Beach comme celles de Kewarra Beach sont désertes.

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