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Lundi 8 janvier 2007

Paule : Lundi matin, il faisait assez beau quand nous sommes partis de Malabou. On a traversé la péninsule pour passer de la côte ouest à la côte est. La route est belle et traverse la chaîne de montagnes. C'est assez désert et ça devient plus vert sur la côte est. Il y a énormément de rivières qui descendent de la montagne avec parfois des cascades assez spectaculaires et évidemment toute cette eau fait qu'il y a une végétation exubérante.

Nous visitons un village kanak assez sympa où il ya quelques jolies cases, c'est très propre. Il y a au centre du village une grande place herbue avec plusieurs totems plantés au milieu, et des abris recouverts de paille disposés autour du terrain. Nous ne voyons personne dans le village, sauf en repartant, un jeune kanak de 25 ans environ qui a l'air content qu'on lui dise que son village est beau.

Et nous nous arrêtons pique-niquer sur une plage de rêve (excepté quelques canettes et bouteilles en plastique) à l'ombre des cocotiers. Nous sommes tous seuls sur la plage et nous pouvons nous baigner agréablement.

Avant d'arriver à Hienghène nous prenons un bac traditionnel pour traverser une de ces nombreuses rivières qui descendent de la montagne. C'est un vrai bac avec un câble et il peut transporter 6 voitures au maximum. Et nous arrivons au Club Med à Hienghène. Il est situé au  bord de la mer mais on ne peut pas s'y baigner, il y a des rochers tout du long et c'est assez frustrant de voir la mer et de ne pas pouvoir s'y baigner.

En fin d'après-midi, nous allons lire notre courrier sur l'ordinateur de l'établissement. Il y a la wifi mais on ne nous donne pas le code IP, la wifi étant réservée à l'administration. Impossible également de trouver un bateau pour aller sur un des îlots que l'on voit, pas très loin de la côte vers la barrière qui entoure le lagon. Pendant que nous lisons notre courrier, un orage violent éclate et il n'y a pas de parapluie à la disposition des clients comme il y en avait en Malaisie, en Australie dans les autres établissements où nous avons été surpris par l'orage.

Maurice : Temps catastrophique hier. Malgré un petit rayon de soleil à mon réveil. La pluie commence quand nous sommes partis depuis une heure pour la pointe extrême de l’île. Et elle ne s’arrête plus de la journée.

Nous nous arrêtons un instant à la plage de Nennon, dont le Petit Futé dit que c’est la plus belle de NC, puis nous allons à Tiabet, village kanak, vraiment sans intérêt, des bicoques de ciment dispersées sur un promontoire, des vielles bagnoles, tout un peu sale et mal entretenu. Un bonhomme nous regarde passer sans aménité. Je photographie des abris de bois couverts de palmes qui doivent être le marché.

Je pense de plus en plus que la vie traditionnelle kanake n’existe plus qu’à l’état de folklore, pour attirer les touristes (à vrai dire fort peu) et peut-être comme arme politique. Les kanaks citoyens français élisent des maires comme nous, qui sont leur intermédiaire avec l’administration et l’Etat.

Et ils ont des « chefs », pour ronchonner, pour se plaindre des mauvais traitements infligés à la nation kanake, pour donner mauvaise conscience aux représentants de l’Etat et pour permettre au maire d’arracher un peu plus. Il y a des kanaks riches (toute une tablée dans notre hôtel qui n’est pas donné) qui doivent se ficher totalement de la tradition et comme tous les riches s’intéresser seulement à leur portefeuille et des pauvres paumés, survivant comme ils peuvent dans leurs montagnes. Le schéma reste patron blanc, employé kanak, bonne terre aux colons, le reste aux kanaks, mais ceux-ci ont pris goût aux bagnoles, à l’électricité et à l’eau sur l’évier, donc ne vivent plus dans des cases. Je ne vois pas comment ils pourraient encore croire aux esprits, en plus on les dit catholiques. Peut-être conservent-ils quelques rites funéraires : hier, sur la route il y avait un grand rassemblement de kanaks endimanchés, des gens nous ont dit que c’était un enterrement. Ils étaient encore là quand on est repassés quatre heures plus tard.

Quelques kilomètres avant le relais de Poingam, la voiture se met à patiner et à déraper, ce qui n’a rien d’étonnant, la piste étant maintenant détrempée, couverte d’une boue rouge et collante. Nous décidons de déjeuner au relais, qui est, en plus rustique, la même chose que notre hôtel de Malabou. Il est tenu par une espèce d’aventurier pas antipathique avec lequel nous parlons un peu, entre autre du Vanuatu où il a failli reprendre une affaire avant de s’installer à Poingam. Comme d’habitude le personnel est kanak, toutes ces serveuses kanakes sont d’ailleurs aimables et pas désagréables à regarder. Le déjeuner est convenable, poisson cru et crevettes en sauce. Et nous repartons aussi sec, craignant que l’état de la piste ne se dégrade encore. Je conduis, pas vite, et nous rentrons sans problème, toujours sous la pluie. Après-midi à lire et faire des réussites, à Poingam j’ai rédigé les dernières cartes de vœux.

Les paysages aperçus hier ne m’ont pas emballé comme ceux de la veille, c’est nettement plus plat, et malheureusement la forêt de tous petits arbres ressemblant aux « red trees » australiens a brûlé, pas complètement, mais les troncs noircis font un peu lugubre. On voit quelques chevaux sauvages, et des restes d’exploitation minière.

Impression de bout de monde désolé. Une espèce d’Abitibi, assez invivable. L’homme de Poingam nous dit que c’est la première pluie depuis septembre et qu’il n’a plus d’eau du tout. C’est la même chose dans notre hôtel qui nous prévient que l’eau est rare car livrée par camions citernes. La NC semble avoir un curieux climat, « tropical sec », bien qu’en plein océan.

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