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Mardi 9 janvier 2007

Paule : Mardi matin nous passons au SI d'Hienghène (qui pour une raison inexplicable était fermé la veille). Et là c'est la stupeur : la fille kanake nous donne le ''mode d'emploi" pour aller visiter les tribus. Il faut s'amener avec un morceau de tissu, un paquet de cigarettes et 500 Francs pacifique. Nous renonçons à acheter ce morceau de tissu et nous partons le long de la rivière vers les tribus. C'est désolant. Les maisons sont mal entretenues, rafistolées avec des bouts de tôle ondulée, des planches. C'est sinistre. Nous renonçons à descendre de voiture. Il y a même des petits immeubles de 2 étages genre HLM de bas niveau, assez décatis. Nous pique-niquons au bord de la rivière et rentrons à Hienghène. Nous visitons le centre culturel qui ne casse pas 3 pattes à un canard. Pourtant Hienghène était le fief de JM. Tjibaou et ils auraient pu faire quelque chose de mieux.

Maurice : Ce matin, réveillé à six heures je suis allé mettre un long article sur notre blog. Le fait que pas mal de gens bien ont dit qu’ils aiment notre blog m’oblige à le rédiger avec soin, et mon article sur la Canaquie m’a fait longuement réfléchir. Impossible hier de nous connecter via la wifi, et, il y a un instant quelqu’un qui a l’air d’un directeur nous a dit qu’elle est réservée aux besoins de l’hôtel, contrairement à ce que l’hôtesse d’accueil nous avait dit à notre arrivée.

Hier matin départ de Malabou sous un beau soleil qui nous accompagne jusqu’au milieu de l’après-midi. Et c’est magnifique, la traversée de la montagne et la vue du col juste avant de descendre sur la côte Est.

Là on voit très bien les récifs de corail qui entourent le lagon, la couleur turquoise de l’eau peu profonde près de la côte, la raie blanche des vagues qui se brisent sur le récif et, en contraste, le bleu profond de l’océan plus loin, au-delà de la barrière. Belle vue aussi sur un petit estuaire.

La côte est très différente de l’autre, avec sans doute beaucoup plus d’eau : la montagne qui tombe assez abruptement sur la mer est pleine de petits torrents, certains formant de spectaculaires cascades, et l’étroite bande côtière est ainsi bien arrosée, couverte d’une végétation luxuriante tropicale. On longe la mer de très près tout le long jusqu’à Hienghène, et la population est pratiquement à 100% kanak. Nous visitons longuement un beau village où, outre quelques cases rondes traditionnelles, on voit une belle place, vaste terrain herbu sur lequel se dressent cinq mâts totem, récents mais assez bien venus.

Egalement autour de la place des petits abris couverts de palmes pour abriter, sans doute, les étals d’un marché. L’unique kanak rencontré est chaleureux.

Plus loin des jeunes retapent avec du ciment une case ronde que l’on photographie et c’est en continuant le chemin que l’on arrive sur une plage de rêve magnifique, ombragée de cocotiers ; s’il n’y avait quelques canettes vides, on pourrait se croire les premiers à fouler cette plage qui paraît totalement vierge. Elle me fait penser à la plage du Nord de Saint Domingue que nous avions tant aimée. Nous pique-niquons à l’ombre de cocotiers et personne ne vient troubler notre solitude. Le seul inconvénient est qu’il n’y a pas de fond, je fais bien 300 mètres vers le large (en nu-pieds) sans parvenir à avoir de l’eau plus haut que les cuisses.

Nous décidons d’aller chercher un endroit plus profond, mais n’en trouvons pas. Bien que tout près, la mer est rarement accessible, la côte est soit rocheuse, soit marécageuse, puis il y a des maisons construites entre la route et la mer, les habitants tous kanaks défendant l’accès à la plage. Un d’entre eux nous demande 1000 CFP pour ce faire, offre que nous déclinons même si très vite il baisse son prix à 500 CFP.

Le paysage devient encore plus grandiose en approchant d’Hienghène, il y a d’abord la Ouaième, micro rivière qui s’est taillé une vallée majestueuse et que l’on passe sur un vrai bac à l’ancienne avec câble. Puis apparaissent les rochers d’Hienghène, très spectaculaires eux aussi, ils me font penser à ceux de la baie d’Ah Long.

A Hienghène le SI est clos car on est le 8 janvier, ça a l’air d’être un jour férié dans l’île. Des nuages se sont accrochés au sommet de la montagne qui nous domine depuis midi et on les voit gagner progressivement.

Nous arrivons au Club Med de Koulnoué avant qu’il ne pleuve : il est exactement ce à quoi on pouvait s’attendre, avec des bungalows hexagonaux sur un grand terrain herbu, planté de cocotiers en bordure de plage. Il est plein et ça a l’air d’être essentiellement des caldoches en vacances. La piscine est bien petite pour tous ces gens, on ne peut guère se baigner, il n’y a pas de fond et le sable s’arrête très vite. Et la wifi ne marche pas ! Et le bateau qui aurait pu nous emmener dans les îlots que l’on voit, pas très loin, tentateurs, ne marche pas ! On ne peut pas tout avoir !

Nous passons un peu de temps sur Internet à lire le courrier et c’est alors que la pluie se déclenche, une bonne averse tropicale, qui ne refroidit pas du tout l’atmosphère. J’ai pris hier quantité de photos de paysage, pour la plupart bien réussies. Mais, à vrai dire c’était très beau.

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