La dame de l’agence de voyage est devant notre hôtel à 8h30 avec le chauffeur Carlos et la guide Shirley, munie de sacs contenant notre repas. Le chauffeur (40 ans) et la guide (30 ans) sont très agréables et seront pendant toute la journée de plaisante compagnie. A 10 km de Sucre, nous nous engageons sur une piste pour aller en pays jalq’a à Potolo. Pour cela, on traverse d’abord la cordillère « de los frailes » pour monter à un col à 3600 m. La vue est magnifique. Tout le long de la route, il y a des habitations en briques de terre séchée et recouvertes de chaume. Beaucoup de ces maisons, qui ne sont pas très grandes, ont un superbe four devant la porte. |
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Il y a aussi des murs de pierres rondes posées les unes sur les autres et qui défient toutes les lois de l’équilibre. |
Ces murs délimitent des enclos où il y a des ânes ou des vaches. |
Tous les transports se font à dos d’âne ici. |
Du col, la route descend brusquement dans la vallée de Rio Ravelo et traverse un magnifique canyon. |
Les montagnes sont de couleur rouge et le paysage est vraiment grandiose. |
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Potolo est un village de 1200 habitants environ. |
Il y a quelques femmes dans la rue qui nous proposent leur production. Nous achetons un aqsu orné de khurus. L’aqsu est une pièce de tissu rectangulaire d’environ 30 cm sur 60 que les femmes portent dans leur dos par-dessus les larges jupes qui constituent leur costume traditionnel. |
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Chez les Jalq’a, l’aqsu est uniquement noir et rouge. Les
khurus sont des animaux. Le mot quetchua khuru peut être traduit par sauvage
ou indomptable. Certains de ces animaux peuvent être reconnus : chevaux,
oiseaux, singes, … d’autres sont complètement inventés. Toutes les femmes
que nous voyons dans la rue ont un fuseau à filer dans la main.
Nous demandons à la dame à qui nous avons acheté un aqsu d’aller voir son métier à tisser. |
Il est assez rustique, deux grands bâtons appuyés en oblique sur le mur et elle est assise par terre devant son métier. Elle nous fait une démonstration, elle est assez experte mais pas autant que la dame que nous avions vue au musée hier. Nous marchons dans les rues de ce village. De la fumée sortant d’une cour nous intrigue et nous demandons à la guide de voir comment les gens font la cuisine. Nous entrons dans la cour où il y a deux grands chaudrons posés sur des pierres avec un feu de bois dessous. Dans un de ces chaudrons, il y a simplement de l’eau et dans l’autre, ils font cuire la « chicha ». |
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C’est une boisson fermentée à base de farine de maïs qu’ils font cuire pendant 3 jours entiers, tout en touillant sans arrêt et en ajoutant de l’eau pour que ça ait la consistance voulue. Ils préparent cette boisson pour les fêtes (mariages, jour de l’an, carnaval, etc ….). On n’a pas très bien compris comment ça fermente, mais une fois terminée cette boisson titre quand même 15° d’alcool, et tout le long du chemin du retour, nous verrons en plusieurs endroits des chaudrons en préparation. Nous allons également au siège de l’ASUR mais il n’y a personne. |
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Dans le fond de la vallée où se trouve Potolo, il y a des champs assez soignés. Ils cultivent le maïs, beaucoup d’espèces de pommes de terre, beaucoup de fèves, et parfois même de la coca (sur la place San Francisco à la Paz, beaucoup de mineurs avaient de petits sacs en plastique pleins de feuilles de coca dont ils faisaient une boule qu’ils mâchouillaient ensuite). Nous revenons à Sucre par la même route et faisons encore de belles photos car la lumière est belle. |
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Dans Sucre, le carnaval bat sont plein. Jeunes et moins jeunes s’arrosent copieusement d’eau, avec des seaux ou de superbes pistolets à eau. Ils dansent dans la rue et la « chicha » coule à flot. Jean-Philippe qui a fait dans la journée en voiture le chemin de La Paz à Sucre arrive vers 20h et nous allons dîner ensemble pas loin de l’hôtel pour ne pas marcher longtemps et nous faire arroser. |